# Comment accompagner une personne atteinte de Parkinson à domicile au Sénégal : guide pratique et ressources locales
La maladie de Parkinson touche de nombreuses familles sénégalaises qui cherchent des solutions adaptées pour accompagner leurs proches dans un contexte où les ressources médicales spécialisées sont limitées, mais où la solidarité familiale reste un pilier essentiel du soin à domicile.
## Comprendre la maladie de Parkinson dans le contexte sénégalais
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative qui touche environ 1% des personnes âgées de plus de 65 ans au Sénégal. Bien que les données épidémiologiques précises soient limitées en Afrique de l’Ouest, les neurologues sénégalais observent une augmentation des cas diagnostiqués ces dernières années. Cette maladie se caractérise par la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques, entraînant des symptômes moteurs comme les tremblements, la rigidité musculaire et la lenteur des mouvements.
Au Sénégal, le diagnostic est souvent posé tardivement en raison de plusieurs facteurs :
– L’accès limité aux neurologues spécialisés (concentrés principalement à Dakar)
– La confusion possible avec le vieillissement normal
– Les croyances traditionnelles qui peuvent attribuer les symptômes à d’autres causes
Selon le Pr Moustapha Ndiaye, neurologue à l’Hôpital Fann de Dakar, “la maladie de Parkinson reste sous-diagnostiquée au Sénégal, avec un retard moyen au diagnostic de 3 à 5 ans après l’apparition des premiers symptômes, contre 1 à 2 ans dans les pays occidentaux.”
## Les défis spécifiques de l’accompagnement à domicile au Sénégal
Accompagner une personne atteinte de Parkinson à domicile au Sénégal présente des défis particuliers :
### Le système de santé et l’accès aux soins
Le Sénégal dispose d’un réseau de structures sanitaires, mais l’expertise en neurologie reste concentrée dans les grands centres urbains. L’hôpital Le Dantec et l’hôpital Fann à Dakar disposent de services de neurologie où les patients peuvent consulter des spécialistes. Cependant, pour les familles vivant en zones rurales, l’accès à ces soins spécialisés est compliqué par :
– Les distances à parcourir
– Le coût des transports
– Les délais de rendez-vous souvent longs
### La disponibilité des médicaments
La disponibilité des médicaments antiparkinsoniens constitue un défi majeur. La lévodopa, traitement de référence, est disponible dans les pharmacies des grandes villes, mais son approvisionnement régulier peut être problématique dans les zones rurales. D’après une étude menée par l’Université Cheikh Anta Diop en 2019, seulement 62% des patients atteints de Parkinson au Sénégal ont un accès régulier à leurs médicaments.
### Le rôle central de la famille
Dans la société sénégalaise, la prise en charge des aînés relève traditionnellement de la responsabilité familiale. Cette solidarité représente une force considérable :
– La famille élargie participe aux soins
– Les enfants adultes prennent souvent en charge leurs parents
– La communauté peut apporter un soutien moral important
Ce système d’entraide familiale compense partiellement les lacunes du système de santé formel, mais peut aussi entraîner un épuisement des aidants principaux.
## Stratégies pratiques pour l’accompagnement quotidien
### Aménagement du domicile adapté au contexte local
L’aménagement du domicile est essentiel pour faciliter les déplacements et prévenir les chutes, première cause d’hospitalisation chez les patients parkinsoniens. Au Sénégal, cet aménagement doit s’adapter aux réalités locales :
– **Sols et revêtements** : Privilégier des sols réguliers et non glissants. Les sols en ciment lissé, courants dans les habitations sénégalaises, peuvent être rendus moins glissants avec des nattes traditionnelles bien fixées.
– **Mobilier adapté** : Utiliser des chaises à accoudoirs et de bonne hauteur. Les artisans locaux peuvent adapter le mobilier traditionnel pour le rendre plus accessible.
– **Éclairage** : Assurer un bon éclairage, particulièrement important dans les zones rurales où l’électricité peut être intermittente. Prévoir des lampes solaires portables.
– **Salle de bain** : Installer des barres d’appui près des toilettes et dans la douche. Pour les habitations sans salle de bain aménagée, créer un espace de toilette sécurisé avec un tabouret stable.
### Gestion des médicaments dans le contexte sénégalais
La régularité de la prise médicamenteuse est cruciale pour contrôler les symptômes de la maladie de Parkinson :
– **Piluliers adaptés** : Utiliser des piluliers à compartiments journaliers, disponibles dans les pharmacies de Dakar et des grandes villes.
– **Rappels et routine** : Associer la prise de médicaments à des moments clés de la journée (prières, repas) pour créer une routine mémorisable.
– **Approvisionnement** : Anticiper les ruptures potentielles en constituant une réserve de médicaments lorsque possible. Se renseigner sur les programmes d’aide aux médicaments proposés par certaines ONG.
– **Alternatives traditionnelles** : Bien que certaines plantes médicinales soient utilisées traditionnellement, il est important de consulter le médecin avant toute utilisation pour éviter les interactions médicamenteuses.
### Alimentation et hydratation adaptées
L’alimentation joue un rôle important dans la gestion de la maladie de Parkinson, particulièrement pour optimiser l’absorption des médicaments :
– **Cuisiner des plats traditionnels adaptés** : Le thiéboudienne, le yassa ou le mafé peuvent être adaptés pour être plus faciles à manger (morceaux plus petits, texture modifiée si nécessaire).
– **Hydratation régulière** : Encourager la consommation d’eau, particulièrement importante sous le climat sénégalais. Le bissap (jus d’hibiscus) ou le bouye (jus de pain de singe) peuvent varier les apports liquides.
– **Timing des repas** : Espacer la prise de lévodopa et les repas riches en protéines pour améliorer l’absorption du médicament.
– **Suppléments nutritionnels** : En cas de perte de poids, des bouillies enrichies traditionnelles comme le laax peuvent apporter un complément calorique et nutritionnel.
### Activité physique adaptée aux réalités locales
L’exercice physique régulier aide à maintenir la mobilité et à réduire la rigidité. Au Sénégal, plusieurs options sont accessibles :
– **Marche quotidienne** : Encourager la marche durant les heures moins chaudes, en sécurisant l’environnement proche du domicile.
– **Mouvements inspirés des danses traditionnelles** : Adapter des mouvements du sabar ou d’autres danses traditionnelles pour des exercices d’assouplissement.
– **Exercices de groupe** : Participer aux séances de gymnastique communautaires parfois organisées dans les quartiers urbains.
– **Prières quotidiennes** : Pour les personnes pratiquantes, les mouvements de la pr